Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/235

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sœur du patriote, au lendemain de ces affreux jours de Saint-Denis et de Saint-Charles.

— Cette gratitude envers mon clerc vous honore, Mademoiselle.

— Oui, c’est de la gratitude bien méritée, que j’éprouve, reprit vivement la jeune fille, que l’air un peu railleur d’Amable Berthelot avertissait de surveiller ses paroles.

— Mademoiselle, vous plairait-il de lire une des lettres intéressantes de Michel Des Rivières-Authier ?

— Certainement, répondit la jeune fille, les yeux bas et en jouant avec son manchon, afin de cacher la grande joie qu’elle ressentait à cette proposition inattendue.

Et c’est ainsi que Michel et Josephte purent entendre parler l’un de l’autre, et constater, l’un et l’autre, l’intérêt et le plaisir qu’ils avaient de renouer ainsi d’indirectes relations. Il y eut de mauvaises heures, à passer, cependant pour Michel lorsque M. Berthelot lui apprit que Jules Paulet se préparait à faire la grande demande à Josephte à la fin de mars. Car, le jeune homme devenait de plus en plus assidu auprès de la jeune fille… qui ne paraissait pas trop se déplaire, non plus, en sa compagnie. Hélène Paulet criait déjà victoire, tandis que Blanchette, sa sœur, devenait d’une mélancolie presque douloureuse… » Quelle étrange enfant que cette dernière, écrivait Amable Berthelot, à Michel…