Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/238

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— Hélène Bédard n’a pas mauvais goût, non plus. Et puis, son calcul est bon. Avec votre talent…

— Tut, tut, Michel, n’injuriez pas mon Hélène en l’accusant d’avoir fait un calcul en m’épousant…

— Mais chez une femme, la question du mariage ne se pose pas de même façon que pour nous. C’est une carrière que le mariage pour une jeune fille… Alors, elle a raison d’y regarder d’un peu près.

— C’est égal. Je veux croire que mes beaux yeux seuls l’ont fait consentir, reprit en riant, Amable Berthelot.

— Ah ! mais je ne doute pas qu’elle vous adore même, allez, repartit, en riant aussi, le jeune homme. Je l’ai vu, un soir, vous suivre des yeux, alors que vous dansiez avec une autre jolie fille… Elle semblait furieuse de vous voir lui sourire.

— La jalousie me plaît quand elle n’est pas exagérée. Où trouver une meilleure preuve d’amour, n’est-ce pas ? Ainsi, vous aviez observé cela, Michel. Tiens, tiens, tiens. Je vous croyais absorbé ailleurs…

— Vous voyiez mal, voilà tout.

— Non, Michel, soyez franc. Josephte Précourt est loin de vous être indifférente.

— Et puis, après ? Une riche héritière n’est certes pas mon fait.

— Même si l’héritière montrait une préfé-