Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/281

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— Ne vous gênez pas pour moi, Madame. La chère Josephte a besoin de repos après les émotions d’hier. Elle vous a sans doute tout appris ?

— Des choses bien extraordinaires, Hélène.

— Des choses heureuses, magnifiques… Jules en perd la tête ce matin. Moi aussi. Vous souriez ?

— Cela t’arrive souvent de t’exalter.

— Mais cette fois, quelle merveilleuse occasion ! Ah ! s’il n’y avait pas ce matin cette Blanchette, qui s’avise d’être malade… et de pleurnicher sans cesse.

— Blanchette ? Mais qu’a donc la chère petite ?

— Des émotions, elle aussi, tout comme mon cher frère… Seulement, elle les supporte moins bien.

— Évidemment, elles ont une autre cause ?

— Oui. Josephte vous a mis au courant, je vois. Ah ! Cette entrevue sentimentale avec Michel Authier… Quels aveux ont dû être prononcés ! Quelle attitude fervente, tous deux !

— Vraiment, Hélène ?

— Cela crevait les yeux… Ah ! ah ! ah ! j’en ris encore. Josephte ne vous a pas dit, je suis sûre, notre surprise à tous de surprendre ces amoureux dans la bibliothèque, à un moment intempestif… Josephte paraissait suffoquée de la conduite de Blanchette, figurez-vous. Le fait est que la petite cachottière…

— Écoute, Hélène, tu vas me narrer tout cela posément, n’est-ce pas ? Et sans trop élever la voix…