Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/311

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— Lis si tu veux, ma chérie… Après tout !… Tu es surprise, n’est-ce pas ? Quelle bonté l’honorable M. La Fontaine me témoigne…

— Tu trouves ? fit Josephte avec une moue. Mais il t’a presque tué, notre cher Premier.

— Ne parle pas ainsi.

— Michel, avoue-le-moi, bien sincèrement, si ton avenir ne devenait si bien assuré, aurais-tu encore repoussé la petite main que tu tiens dans la tienne ?

— Non, Josephte, car une de mes dernières pensées avant de sombrer tout à fait dans une nuit horrible, fut que, si la vie m’était conservée, plus personne, plus rien ne nous séparerait désormais. Je t’enlèverais à tous. Tu étais à moi, comme j’étais à toi. Tu m’aimais je l’avais deviné, va, malgré tous ces incidents malheureux, presque autant que je t’aimais.

— Presque autant, dis-tu ? Presque, Michel ? Ceci reste à prouver. Mais nous avons toute la vie pour en décider.

— Josephte, je suis heureux… Mais, ma belle petite promise, ne me quittera pas aujourd’hui, n’est-ce pas ? Sinon, je douterai encore de tout ce bonheur…

— Bientôt, je ne te quitterai plus jamais, Michel. Et ce sera sous le ciel de notre Richelieu héroïque, à deux pas du tombeau de notre cher Olivier, que nous échangerons nos promesses d’éternelle affection.


Marie-Claire DAVELUY


Fin