Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/93

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passé outre. Cela arrive, parfois. Mais voilà que ça dure et de façon plus significative encore, ce soir. Alors, je m’inquiète, j’interroge. Répondez ?

— Oh ! oh ! tu t’inquiètes ? Le mot n’est pas un peu fort, ma chère ? demanda encore Jules, en se moquant.

— Si tu veux. Mettons que je me sens intriguée.

— C’est mieux parler sa langue, mon trésor.

— Ne me pousse pas à bout, Jules.

— Je n’en ai pas l’intention.

— Qu’est-ce qui se passe, alors ? Dis-le, toi ou notre petite cadette, qui me paraît aussi mélancolique que silencieuse

— Elle a un amoureux nouveau, parions, Hélène ? fit Jules. Cela vous rend songeuses, Mesdemoiselles, de rencontrer un beau jeune homme inconnu qui vous sourit.

— Cela expliquerait à la rigueur l’attitude de notre Benjamine, mais la tienne, Jules, elle doit avoir une autre cause ?

— C’est peut-être que ce bel inconnu me tape sur les nerfs, à moi ?

— Alors, il y a un jeune homme en cause ?

— Oui.

— Je le connais ?

— Pas plus que nous, hier encore.