Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/99

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— Je me charge de ton rival en devenant amoureuse de lui en deux temps, trois mesures. Voilà en quelques mots mes projets fraternels.

— Pas possible ! Mais ce Michel, tu ne l’as jamais vu ? Et s’il ne te plaisait pas ?

— Ce serait tout comme. Bien habile qui peut d’ordinaire deviner mes vrais sentiments. La fière Josephte moins que toute autre. D’ailleurs, je sais comment manœuvrer avec elle.

— Quel monstre de conspiration ! Et lui ? Notre rustique prétendant ?

— Lui ! Mais qu’il m’aime ou ne m’aime pas, je l’aurai accaparé, à la vue de tous. Il se sentira enchaîné à mon char, de gré ou de force. Et Josephte, la fière Josephte, — s’y trompant, s’effacera, tombera bientôt dans tes bras.

— S’il résiste, mon brave rival ? Si tes charmes l’épouvantent ?

— Il n’en aura pas la chance. Je lui donnerai assez de jeu, d’ailleurs, dès que Josephte ne sera pas témoin de nos affectueux rapports.

— Tu me fais peur, sais-tu ?

— Bah ! Je ne serai pas dangereuse longtemps. Du moment que Josephte et toi serez fiancés, je me retirerai du combat.

— Mais l’amour peut venir aussi, ma chère sœur ?

— Craintes vaines, archivaines, mon cher frère. Tu le sais bien que je n’épouserai jamais