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XII

L’incident du petit tambour


Le trente et un juillet au matin, un sauvage entre précipitamment chez Jean Bourdon. On est à déjeuner. Il annonce avec des gestes solennels que Joseph Nahikhich, le protégé des Repentigny, malgré les bons soins des Français et des « hommes de la prière, » (les missionnaires), vient de succomber. « Que va-t-on faire ? » Le sauvage hoche la tête et les regarde tous. Il a des craintes, ses compagnons non convertis méditent d’enlever le corps, afin de l’enterrer, suivant leurs coutumes, au Sault Montmorency.

Jean Bourdon se lève, le rassure, et lui ayant fait remettre quelques provisions, le renvoie. « Tout se passera bien, demain on y verra, » déclare-t-il au sauvage.

En effet, le 1er août, au petit jour, le père Massé et un autre jésuite qui font le guet, aperçoivent le convoi de Joseph. Le corps est déposé dans un canot. Vite, le missionnaire descend sur la rive, priant au passage quelques soldats et le brave Olivier Le Tardif de l’accompagner. Longuement, gravement, le jésuite parle aux sauvages. Ceux-ci, têtes baissées, l’écoutent sans bouger d’a-