Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/116

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Ville-Marie. On se rendit à l’hôpital. On demanda à voir, si possible, les deux veuves, dont le cœur torturé, labouré par la terrible tragédie, devait être de plus en plus inconsolable. On fut discret cependant, ne voulant au fond qu’assurer les Montréalaises endeuillées du commun et profond chagrin de tous. Puis, à dix heures, chacun ressortit en hâte, afin de connaître l’issue de l’enquête qui se tenait au Fort. Les prisonniers onneyouts, montagnais et autres parleraient-ils ? Ou leur perfidie, par des réponses ambiguës, ou par le silence, rendraient-elles la situation encore plus critique et plus angoissante pour les habitants de Ville-Marie ? On pouvait s’attendre à voir tomber d’autres victimes avant longtemps. Le meurtre de la Pointe de Saint-Charles équivalait à une déclaration de guerre, on se le répétait, et comme cela arrivait si souvent, les Montréalistes avaient payé les premiers l’impôt du sang.

Au foyer de Charlot, un silence mélancolique