Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

avertir de son retour.

Qu’apprit Charlot au gouverneur ? D’abord, qu’aux Trois-Rivières, dès que le message alarmant de M. de Maisonneuve avait été connu, on réussissait à arrêter douze Agniers qui rôdaient dans les bois. Quelques-uns avaient été aussitôt envoyés et emprisonnés à Québec. Puis Charlot parla de son arrivée à Québec.

« J’y fus, Monsieur le Gouverneur, dès le 1er novembre.

— Bien, Le Jeal. Vous avez certes fait diligence, étant parti d’ici le 25 octobre au soir.

— Bah ! Avec les bons canotiers que vous m’aviez choisis… M. d’Ailleboust fut consterné, vous le pensez bien, de la nouvelle pénible que je lui narrais. Il portait une vive affection, vous le savez, à ce vaillant et débonnaire Jean de Saint-Père. Puis, la main du gouverneur se crispa sur son épée, ses lèvres se serrèrent avec violence. Vous connaissez ces réflexes communs à tous les d’Ailleboust. Et les ordres succincts, sévères se succédèrent bientôt sans interruption. Les soldats s’empressaient, couraient ici et là. Bref, les portes battirent avec une violence toute militaire durant une bonne demi-heure, je vous assure, Monsieur le Gouverneur, fit Charlot en souriant. J’en fus témoin, car M. d’Ailleboust ne me permit pas de m’éloigner, désirant me questionner longuement sur Ville-Marie et tous