Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/129

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entre eux, afin de faire fi de toutes les promesses échangées avec leurs ennemis. Ceux-ci se tenaient avec fermeté sur la défensive. Ils veillaient. Sous le commandement énergique du gouverneur général intérimaire, Louis d’Ailleboust de Coulonges, les choses avaient d’ailleurs changé du tout au tout. Les sauvages s’en rendaient compte et cachaient mal leur dépit.

À Ville-Marie, la vigilance était encore plus parfaite. M. de Maisonneuve ne permettait à personne de sortir seul et sans armes. Il tolérait peu les goûts de chasse manifestés par ses soldats, encore moins par ses officiers.

Charlot prenait très mal toutes ces mesures de prudence. Sa patience était soumise à une rude épreuve. Lise pleurait souvent près du berceau de son fils, se demandant comment tout cela allait finir. Perrine se permettait de faire quelques observations à son frère. Elle s’étonnait de le voir si peu raisonnable dans des circonstances fort critiques pour tous.

— Tu ne comprends donc pas, Perrine, dit Charlot, que cette inaction à laquelle nous condamne M. de Maisonneuve nous irrite, nous énerve ? Nous sommes des soldats, voyons. Alors, convient-il d’attendre que les périls foncent sur nous avant d’y parer ?