Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/131

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dre les motifs qui te guident et te porteront peut-être à quelques excès périlleux.

— Tu te rappelles, Perrine, lorsque M. de Maisonneuve se décidait à envoyer chez les Onontagués un prisonnier de cette nation détenu ici ?

— Oui.

— Tu te rappelles que je n’avais eu aucune confiance en un pareil messager pour avertir nos missionnaires et nos compatriotes du danger imminent qui les environnait ?

— Oui.

— Eh bien, mon flair ne m’avait pas trompé. Je viens d’apprendre par un Iroquois chrétien du bourg d’Ossernenon, venu pour m’en avertir malgré les périls qui le guettaient, et retourné aussi vite en son pays, que jamais Onontagué plus déloyal n’avait été envoyé en mission. Au lieu de narrer les faits véritables, il nous a accusés des pires attentats contre les sauvages de sa nation, et mis les esprits en un état d’hostilité terrible contre tous les Français. Les Agniers, mis au courant dernièrement de ces faits, ont décidé notre extermination en tous lieux, et commenceront leur carnage en tombant à l’improviste sur les missionnaires et les colons d’Onontagué. J’ai mis M. de Maison-