Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/138

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— André, toi non plus, ça ne va pas ce matin ? Charlot t’aurait-il communiqué son humeur, ou bien y a-t-il autre chose ?

— Charlot n’a pas raison d’être ainsi. Il veut partir. Il part. Tandis que moi…

— Comment, André tu aurais aimé t’aventurer avec mon mari dans ces bois sans fin, ces lacs interminables, ces précipices affreux ?

— Oui, interrompit laconiquement son frère. Dans ce pays, c’est la tâche des soldats d’être en chemin pour de périlleuses expéditions.

— Mais alors ?

— M. de Maisonneuve souhaite me voir rester à Ville-Marie. « Il est préférable et plus prudent que Charlot ne se fasse accompagner que d’un Iroquois chrétien », m’a-t-il donné à comprendre.

— Alors, tu viendras bien demeurer ici, mon frère, en l’absence de mon mari ? Je te le demande sérieusement.

— Quelle idée ! fit André surpris. Est-ce bien nécessaire ? Je ne sais si je dois. J’hésite…

— Pourquoi ? reprit Lise. Nous en serons tous heureux. N’est-ce pas, Perrine ? N’est-ce pas, Charlot ?