Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/168

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soit fait. Nos charpentiers ne dormiront à poings fermés que demain, je vous le garantis. Quant à nous, nous recevrons, le front plus serein, messieurs les Iroquois.

— C’est votre père adoptif, sans doute, c’est ce bon vieil Agnier qui vous a appris ce fait ? demanda le Père Ragueneau à Radisson.

— C’est lui, Père.

— Radisson, demanda à son tour Charlot, les Iroquois vous ont donc pardonné tous vos méfaits ? Vous trouvez encore grâce devant eux ?

— Mes parents adoptifs sont devenus si puissants dans leur tribu que leur volonté fait loi. Et eux, m’ont vraiment pardonné, m’aiment encore, lieutenant, depuis que par une étrange coïncidence je les ai retrouvés ici faisant partie des quatre cents Agniers accourus pour hiverner ici et comploter, il va sans dire, contre nous tous. Quelle haine ne nous portent pas ces barbares !

— On le leur rend bien, à l’occasion, fit Charlot, entre les dents.

— Allons, lieutenant Le Jeal, dit doucement le Père Raguenau, ne vous abandonnez pas à votre rancune, quelque juste qu’elle puisse vous paraître, parlez-nous plutôt de Ville-Marie, des pauvres victimes d’octobre