Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/172

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mais de l’autre côté de la deuxième palissade. Les sauvages n’entrèrent que sur l’ordre du capitaine. On les conduisit en silence, d’un air riant, ouvert, fort naturel, vers les greniers. Avant d’y pénétrer, un dialogue s’établit entre Charlot et l’un des capitaines. Celui-ci formula sa requête, en exprimant d’abord sa surprise de voir les Français en possession d’un secret concernant une inondation prochaine dont il ne savait rien, eux. Puis, il manifesta son désir, qui était partagé par ses compagnons, de voir ces arches de Noé dont avait parlé l’esclave Huron, la veille. Peut-être, pourrait-il conseiller aux siens d’en construire de semblables ayant bien examiné ces fameuses arches qui ne connaissaient jamais les naufrages.

Charlot, au nom des Français d’Onnontagué, répondit avec éloquence aux sauvages. Il narra le récit de la Bible, avec feu, l’accompagnant de pantomimes impressionnantes voulant par ce discours imaginé et joué bien faire comprendre aux Iroquois que la faible imagination du Huron avait été si bien emportée par un semblable récit qu’il avait inventé l’existence de ces fameuses arches. Comme preuve, les Iroquois étaient invités à monter eux-mêmes dans les greniers pour constater l’absence de tout bateau. « Non, non, finit