Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/179

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

neuf heures du matin.

Le festin à tout manger commença, dès que Radisson, la figure d’abord toute triste, eut reçu l’assurance de tous les sauvages qu’il ne mourrait point s’il n’en tenait qu’à eux. La mine du jeune homme devint dès lors celle d’un être joyeux, heureux, ne pensant qu’à danser, à jouer du tambour ou à haranguer ses nombreux invités.

Les marmites énormes et fumantes firent leur entrée au milieu des cris de joie des sauvages et des roulements formidables des tambours.

Et l’on mangea, l’on mangea, au milieu du bruit infernal des tambours, des clairons, des trompettes, des cris des soldats et des sauvages. Radisson et Charlot étaient partout à la fois, interrompant parfois le repas, pour exécuter des danses. Ces maîtres de cérémonies, qui maniaient la langue iroquoise de façon impeccable, décidèrent, aux applaudissements de tous, que les danses françaises seraient exécutées par les sauvages avec Charlot en tête, et les danses sauvages, par les Français avec Radisson comme conducteur.

Et tandis que l’on s’empiffrait avec une gloutonnerie incroyable, tandis qu’on se livrait à un tintamarre ininterrompu, au loin par une porte au fond du fort, donnant accès sur le lac Lannentaka, on sortait les armes, les