Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/31

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— Le Canada accueille bien les célibataires… surtout s’ils deviennent soldats à l’occasion.

— Vous pensez bien qu’il est militaire. C’est d’ailleurs la vie du régiment qui a rapproché Charlot d’André de Tenancourt. Puis, celui-ci lui a présenté sa sœur… Charlot m’a avoué en riant qu’André m’avait très bien remplacée en France et lui avait épargné par ses conseils je ne sais combien de jours de punition. Il n’est pas célibataire, madame ; il est veuf depuis plusieurs années d’une femme qui l’a rendu très malheureux. Et ceci explique, m’a encore appris Charlot, son caractère sombre, silencieux, son ironique réserve auprès des femmes… Madame, veuillez m’accorder ceci, le docteur frappe, dit vivement Perrine. Vous parlerez à Charlot, quand vous aurez reposé toute une longue heure. Promettez, promettez… pria Perrine qui courait ouvrir la porte…

— Je promets, petite, répondit Madame Le Gardeur en soupirant.

Le docteur ne fit pas une longue visite. Il recommanda le calme, de courts entretiens et annonça qu’il reviendrait avant la nuit. À Perrine qui le reconduisait et dont les yeux interrogeaient. « Mon enfant, dit-il, je regrette de vous peiner dans un jour comme celui d’aujourd’hui, mais quittez le moins possible votre vieille protectrice. Elle n’a presque plus de pouls. La fin approche.