Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/37

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dorénavant t’en rapporter aux seuls événements…

— Puis-je agir autrement ? J’ai femme et enfant… Je me répète cela tous les jours, croyez-le.

— Et tu as une sœur, ajouta vivement la malade en pressant la main du jeune soldat.

— Perrine ? Vous voulez me la confier ? Mais cela va de souhait. Lise en est déjà très enthousiaste. Elle m’a reproché de ne pas lui en avoir assez parlé. Et pourtant, lui ai-je assez décrit cette sœur profondément chérie. Madame, est-ce que, vraiment, vous avez cru qu’il était nécessaire de me recommander Perrine ? Mais elle n’a son pareil nulle part ?

— Je sais, Charlot, que tu lui es très attaché. Mais je connais mieux que toi, peut-être, le cœur de ta sœur, sa capacité d’abnégation, son constant souci de s’oublier, de ne penser qu’au bonheur des autres. Toi comme moi, Charlot, nous avons fait trop souvent appel à cette âme généreuse, qui se donne sans compter… Je m’en vais, moi, et plus vite qu’on ne veut me le dire… Alors, ma petite Perrine restera seule… Toi, Charlot, tu as ta femme, ton fils, une carrière que tu idolâtres. Mais, elle, Perrine, ne vit-elle pas en marge de toutes ces affections si grandes, si belles…