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IV. — Le départ pour Ville-Marie


Depuis six jours, Catherine de Cordé reposait dans la crypte de Notre-Dame de Québec, « sous le banc de famille de feu M. de Repentigny, son fils, le premier du côté du chœur à main gauche ».

Il fallait chaque jour se rendre à l’église pour arracher à ses prières et à sa peine la pauvre Perrine. Elle semblait prostrée dans son chagrin, incapable de réagir en face de ce vide subit dans sa vie. « Une deuxième fois je suis orpheline », avait-elle murmuré. Elle s’effrayait de son isolement. Le foyer de son frère lui avait paru apporter, à ceux qui le composaient, une belle plénitude de sentiment, la sécurité relative, un centre où rien d’essentiel ne manquait, où elle serait toujours, non pas une intruse, certes, mais une unité en marge, sans caractère indispensable. Elle s’étonnait qu’une semblable vérité s’imposât à son esprit, alors que son cœur s’abîmait dans la douleur. Cerveau clair et âme très noble, Perrine