Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/71

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boust. Cette dernière, venue au-devant de son mari, avait témoigné une joie très vive à la vue de Perrine. Elle l’aimait beaucoup et l’avait vue très souvent, à Québec, lors de son séjour, en qualité d’épouse du Gouverneur de la Nouvelle-France. En outre, Perrine lui apportait des nouvelles et une longue missive de sa sœur Philippine de Boullongne, religieuse chez les Ursulines depuis maintenant neuf ans. Aussi bien, les d’Ailleboust, habitant au Fort, se montraient heureux du voisinage que constitueraient Charlot, sa famille et surtout Perrine. La jeune fille marchait un peu en arrière avec madame d’Ailleboust.

— Perrine, dit celle-ci en désignant la femme de Charlot, ta petite belle-sœur me paraît fort attachante. D’une grande distinction aussi.

— Elle est la parente éloignée des Souart d’Adoncourt, cousins eux-mêmes de M. Gabriel Souart, sulpicien, dont vous venez de faire la connaissance.

— Vraiment ?… Elle est frêle, trop frêle, cette jeune femme, pour être ainsi transplantée dans un pays éloigné et difficile… à tant de points de vue. Pourvu que nos hivers rigoureux ne lui soient point préjudiciables. Je crois, au fond, que ce sont encore nos paysans et nos paysannes de France qui supportent le mieux le climat du Canada.

— Je le crois aussi, Madame, tout en maintenant qu’il puisse y avoir de brillantes exceptions. Et Perrine pressa le bras de sa belle et agréable interlocutrice.