Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/117

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Son compagnon, un officier anglais, s’approcha pour connaître la cause de la frayeur de l’animal. La jeune fille remercia en rougissant et poursuivit sa route, non sans avoir salué de nouveau Olivier Précourt. Celui-ci demeura interdit. Longtemps il resta ainsi, chapeau bas, regardant, le front contrarié, dans la direction prise par les promeneurs.

La belle amazone aux cheveux blonds, au teint de lis, au grave sourire, n’était autre que Mathilde Perrault, celle qui possédait le cœur d’Olivier, celle qu’il admirait autant qu’il l’aimait.

« Hé ! que veut dire cette cour assidue ? pensait le jeune homme. De telles promenades à la montagne supposent plusieurs autres visites préliminaires. Ma sœur n’a pas été mal renseignée, je le vois. Comme Mathilde avait l’air gai !… Elle aime cet Habit rouge peut-être… Son amoureux de Saint-Denis est si loin. Il ne possède pas non plus l’élégance martiale de cet Anglais… Un cœur de jeune fille se laisse facilement gagner par les apparences… Ah ! si Mathilde venait à me manquer, peu me chaut d’être prudent, diplomate… Je ne ferai certes plus violence à ma violence… Malheur à ceux qui pressurent, humilient, injurient notre race