Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/180

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« Marie est satisfaite de son voyage. Les Perrault ont été charmants pour elle. Il y a eu plusieurs réunions pour la jeunesse, nonobstant le trouble des esprits, que les événements politiques n’entretiennent que trop. Octave Perrault est, paraît-il, sans pitié pour les patriotes. Marie croit qu’il a retenu de gros mots à leur adresse à cause de sa présence. Tu n’es pas épargné par le cousin qui me blâme, paraît-il, en outre, de ne pas te mettre mieux à la raison. Comme si je pouvais demander à mon grand de me sacrifier toutes ses convictions… Si tu es sincère, et tu l’es, je n’en doute pas, que puis-je contre l’indignation de ton cœur révolté… hélas ! avec raison ? Évidemment, je te voudrais moins belliqueux, plus accessible au froid raisonnement d’un LaFontaine, qui aime ardemment son pays, lui aussi. Mais la fougueuse éloquence de M. Papineau t’aveugle. Je le voudrais moins bel orateur et plus juriste, ce grand homme, du moins en ce moment.

« Lorsque j’ai demandé à Marie si Mathilde semblait contrariée de la mauvaise humeur de son père envers toi, elle a haussé les épaules. « Vous vous doutez bien, grand’mère, que Mathilde, à cause de cela, est triste plus souvent qu’à son tour. Elle doit recevoir dans son