Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/182

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aussi inconséquente, cette Mathilde, que notre cousine. Car, enfin, comme le clame en maugréant le cousin Perrault, « il y a de la poudre dans l’air partout dans le Bas-Canada par la faute de MM. Papineau, Nelson et autres orateurs ou meneurs populaires… Il a raison, il a raison ! »

« Tu vois que Marie m’a fait beaucoup de confidences à ton sujet. Je ne sais que penser. Si je n’avais confiance en ton jugement, je m’étonnerais de te voir t’engager secrètement avec Mathilde. Tu me connais. Je n’approuve pas des fiançailles à l’insu des parents. Rien ne pressait, il me semble. À moins que ce jeune Anglais n’ait été susceptible de gagner, par sa cour empressée, les faveurs de Mathilde. Ce dont je doute. Puis, as-tu songé à la colère assez justifiée de son père lorsqu’il apprendra votre conduite indélicate à son égard ?… Je t’en prie, Olivier, rassure-moi. Si tu as échangé des promesses sérieuses avec Mathilde, ne la contrains pas de les suivre jusqu’au bout. Le respect dû aux parents ne doit pas être lettre morte, ni pour toi, ni pour elle. Si, comme je l’espère, tu n’es pas allé si loin, essaie de mettre de la mesure en tout, pour ne pas déplaire de façon irrévocable au père de ta cousine. Sois, patriote, c’est très bien, mais