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IV — À L’ASSEMBLÉE DE SAINT-OURS


L’on avait un peu bousculé les habitudes de la maison, en ce dimanche du 7 mai 1837, à cause de l’assemblée de Saint-Ours qui devait commencer juste à deux heures de relevée. Dès le retour de la grand’messe, vers onze heures, le dîner, très sommaire, avait été servi. Immédiatement après, l’excellent serviteur de la famille, Alec, avait fait son apparition, conduisant la large voiture de famille, attelée de deux chevaux gris, un peu poussifs, mais de fière allure.

Tous les Précourt apparurent sur le perron en compagnie de la grand’mère, qui s’appuyait tendrement sur le bras d’Olivier. Non loin, dans l’encadrement d’une fenêtre, la bonne Sophie se penchait. Marie monta la première en voiture. Elle serrait étroitement autour d’elle sa riche mante de soie brune, car la température était fraîche. Elle portait une capeline de paille toute fleurie de roses, d’où ses cheveux blonds s’échappaient en boucles fort seyantes. Des gants de chevreau blanc, une ombrelle élégante, de fins souliers de soie brune complétaient sa toilette. La petite Jo-