Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/7

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vieux balai, qu’elle garde pour chasser tous les quêteux petits ou grands. »

Le petit garçon sourit. « J’attraperai s’il le faut des coups de balai, mais j’accomplirai mon devoir. Le Dr Duvert dit que nous devons mourir plutôt que de ne pas remplir une mission, alors tu comprends, des coups de balai, ça ne me fait pas peur. Des coups de fusil, non plus. Tu sais, petite fille…

— Je m’appelle Josephte, interrompit l’enfant avec une moue.

— Oui ? C’est un joli nom. Je me nomme Michel, moi.

— Ça me plaît aussi ton nom.

— Eh bien, Josephte, ne me demande rien, rien, car je suis au secret.

— Oui ? C’est pour cela alors que tu tiens ta main dans la poche de ta culotte ? Tu as quelque chose de caché là. Une lettre ?

— Comment devines-tu cela ? Tu n’es qu’une petite fille, pourtant.

— C’est justement. Les petites filles sont curieuses. Elles voient tout ; elles comprennent beaucoup de choses, bien qu’on dise le contraire. Oh ! voici Sophie… Regarde, ses yeux roulent, roulent. Ah ! si je n’étais pas avec toi.

— Sophie, cria la petite fille, ne gronde pas. C’est le Dr Duvert qui envoie ce petit garçon… Et tu sais César l’aime. Il s’est laissé flatter.