Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/76

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humeur habituelle, en face des préparatifs rustiques.

— Vous êtes ingénieuse, madame, dit-il, nous serons très à l’aise, ici, pour manger et causer.

— Tant mieux, si vous êtes content, monsieur, fit la jeune femme. Et ne craignez pas d’être dérangés par les messieurs de la grande table. Je les connais. Ils ne s’intéressent qu’au prix des grains, des fromages et des volailles. Puis, regardez, mon mari qui s’amène avec un jeu de dames. Dans dix minutes, ils s’y intéresseront tous si bien qu’il faudrait un tremblement de terre pour leur faire seulement lever la tête. Ainsi, jasez à votre aise, tout en mangeant ce que je vais vous apporter, monsieur.

L’appétit de chacun empêcha d’abord toute conversation suivie. Josephte se déclara bientôt rassasiée. Elle refusait tartines et confitures que l’accorte fermière lui enjoignait de reprendre. Elle se renversa en arrière, toute songeuse, soudain. La fermière s’éloigna, mais non sans s’être assurés qu’il y avait encore du lait, de la bière fraîche et des galettes de ménage sur cette table improvisée.

— Olivier, dit d’une voix suppliante Josephte, est-ce que je puis parler à Michel, rire avec lui ?

— Comment ! fit celui-ci ahuri. Tu demandes…