Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/95

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— Oui, c’est gentil, petit, dit Olivier en frappant affectueusement sur l’épaule de l’enfant. Mais marchons plus vite encore… Les belles dames du manoir nous ont par trop retardés.


V. — OU L’ON DÉCIDE DE SE RENDRE À MONTRÉAL


Le lendemain, à l’issue du déjeuner, Olivier s’attarda à causer avec sa grand’mère. Il commenta avec elle chacun des événements de la veille. Il se tenait debout près d’une fenêtre largement ouverte, car la journée promettait d’être chaude. Un ciel sans nuage, une lumière resplendissante, une sorte d’émerveillement des êtres et des choses, en face d’un printemps parvenu à son apogée, communiquait je ne sais quelle vie à l’esprit, et remplissait le cœur de tous les espoirs. Les yeux d’Olivier se posaient avec confiance sur le cadre de clarté et de verdure qui l’entourait. Distraitement, il voyait évoluer dans le jardin potager, à gauche de la maison, Sophie, la cuisinière. Josephte se tenait près d’elle, et sa voix claire, ses rires, parvenaient jusqu’à lui. Au loin, César grondait dans sa niche. Sophie n’avait pas permis qu’il suive la fillette dans le petit royaume où poussaient les légumes. Il aurait vite mis au