Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/105

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M. Perrault. Chaque jour, il se dirait que Josephte n’était pas, ne serait jamais son égale… Et soudain, Michel revit la sœur aînée de Josephte, dans le beau jardin des Précourt, à Saint-Denis. Il y avait un an de cela, ou quelques jours. Cela importait peu, car Michel se souvenait clairement de la scène de ce matin-là. Elle aussi, la sœur aînée, l’avait traité de va-nu-pieds ; elle aussi l’avait jugé indigne de jouer et même de parler avec Josephte. Et Michel sentit son cœur se serrer bien fort… Il tomba à genoux près d’un fauteuil. Il pria, pleurant de tout son cœur… Puis il se releva, se lava la figure à la grande eau et se repeigna avec soin… Le dîner allait sonner. Mais il n’y descendrait pas. Patiemment, il attendrait la visite de la jeune fille, de la princesse… Malgré la défense de M. Perrault, Michel comprenait que, cette fois, sa protectrice devait être mise au courant. Sa place, pour les repas, serait dorénavant à la cuisine, auprès de Mélanie. Très bien ! Mais dans toutes les autres circonstances de la vie, il faudrait bien décider ce qu’il aurait à faire ou à ne pas faire…

« Un petit valet, je ne suis qu’un petit valet, se répétait l’enfant, en soupirant. Ah ! pourquoi, M. Olivier avait-il voulu lui faire oublier sa véritable et humble condition ?… M. Olivier, la princesse, Josephte, mais voilà, c’étaient des êtres d’exceptions, de ces belles âmes que le ciel place sur la terre afin qu’on ne s’y sente