Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/121

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LE gouverneur militaire, sir John Colborne allait disparaître devant le nouvel administrateur nommé, qui arrivait, lord Durham. Et celui-ci, disait-on, ne cherchait qu’à tout concilier, à satisfaire et les Bureaucrates et tous les Canadiens, en général. Une attente fiévreuse s’empara des parents et des amis des prisonniers politiques, de ces pauvres malheureux qui languissaient depuis six mois dans des cachots malsains, glacés, où l’on pouvait à peine remuer à cause de leur étroitesse, où l’on avait pour toute nourriture qu’une ration mesurée de pain arrosé d’eau. Ce régime avait raison de la plupart de ces honnêtes citoyens, qui n’avaient rien des aventuriers, qui vivaient auparavant dans un confort très simple, mais véritable. Leur santé à tous se voyait compromise. Chez les Perrault, ces nouvelles remplirent les cœurs d’émoi et d’espoir. Mathilde, le soir où on lui rapporta ces faits, pleura, sanglota, une fois seule dans sa chambre, la joue appuyée sur le petit tableau où souriait Olivier. Ô douleur ! comment allait-elle le retrouver, s’il était libéré ? Il était toujours bien malade, lui avait-on redit tout dernièrement.