Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/130

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Tu sais bien que les nouvelles sont meilleures depuis que lord Durham est au Canada… Allons, embrasse-moi, et viens me retrouver un peu avant le souper, avec Michel.

La jeune fille entra dans sa chambre et son regard erra, mélancolique, autour de la pièce. Elle tressaillit soudain. Avec un cri étouffé, elle se précipite vers son prie-Dieu. Ô joie, ô douleur ! Elle tenait enfin un message d’Olivier. Avant de lire le précieux envoi, elle tomba à genoux, remerciant Dieu de cette faveur si longuement attendue… Puis elle lut les pages que son fiancé lui écrivait. Il s’était interrompu souvent, comme en témoignait l’écriture irrégulière. De temps à autre, un sanglot montait à la gorge de la jeune fille, et elle murmurait, tandis que son cœur battait avec violence : « Ah ! non, non, mon Dieu, je ne consens pas, moi … Olivier !… Olivier, que tu es cruel ! » … Mais que lui disait donc le pauvre prisonnier. Ceci : « Ma bien-aimée,

On me permet de vous écrire enfin… On met un terme à la torture de mon cœur qui peut du moins se rapprocher de vous par le truchement des mots. Depuis plus de six mois, Mathilde, le silence s’est fait entre nous. Entendiez-vous sans cesse mes appels désespérés ? Chaque heure du jour m’apportait votre vision… Dans ce cachot