Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/146

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si. Tu lui en racontes de belles sans doute sur mon compte ? J’en parierais… Mais j’en ai assez à la fin…

Cet enfant dorénavant couchera, mangera, vivra dans ma chambre. Plus de sortie, d’ici à quelque temps. Plus de livres, plus rien. Et du pain sec au souper… Je le dompterai, ou j’en crèverai. Ou bien, qu’il ne reparaisse plus jamais devant moi et quitte ma maison pour toujours. Et tu sais, Mathilde, tu ne me joueras pas, en cachant ce jeune seigneur dans quelque coin de la maison… J’y veillerai. Tiens-toi pour avertie. Va-t-en maintenant et réfléchis sur les conséquences désastreuses de ta bonté auprès de ce petit fourbe… Comment tu ne dis plus rien ? Je t’ai convaincue ? Folle va…

— Non, non, père, vous ne m’avez pas convaincue. Combien de fois m’avez-vous répété qu’il ne faut pas condamner sur des apparences ?

— Ah ! tu appelles cela des apparences ? Sortir, disparaître tout un après-midi, laisser son travail, et en outre placer un mot aussi insolent sur la table et adressé à qui ? À son égal ? Mathilde, tu manques de jugement, comme cela t’arrive, depuis que la marmaille des Précourt s’est installée chez moi, malgré moi… Mais veux-tu bien laisser ces remèdes en paix… Je ne veux rien, rien… Va-t-en, plutôt, tu m’exaspè-