Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

certes quelque chose de changé dans l’atmosphère du Montréal si sombre jusque là. On semblait marcher, parler, agir avec plus d’aise. Et que de soldats de Sa Majesté britannique déambulaient en causant et en riant bruyamment. Bientôt, le petit garçon eut passé les limites du faubourg Québec. Il allait bon train, ne regardant ni à droite, ni à gauche. Un soupir de soulagement souleva sa poitrine lorsqu’il aperçut les murs gris de la prison neuve, au pied du courant. Parvenu tout près, il ralentit le pas et observa la sentinelle qui faisait la ronde autour des grandes portes. Il la vit tout à coup en face et poussa un cri de joie : « C’est lui ! C’est mon protecteur au camp de Saint-Hilaire. En avant ! » Michel s’approcha très vite.

La sentinelle regardait venir avec surprise ce petit garçon hardi.

Good afternoon, captain ! dit poliment Michel, en faisant le salut militaire, et en se plantant droit devant le soldat.

Michael ! murmura celui-ci. Puis il se mit à rire : « What brings you here, my boy ? »