Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/192

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Et soudain, Mathilde vit la main de M. Perrault se soulever un peu, et une sorte de triste sourire glisser sur sa figure… puis deux larmes jaillirent, tout son corps se raidit, quelques souffles rauques montèrent à sa gorge, sur ses lèvres un peu d’écume parut… Ce fut tout. La mort avait fait son œuvre. Mathilde, se releva en chancelant, aidée de Michel. Elle ferma les yeux à son père, puis, avec des sanglots, retomba à genoux près du lit. Le petit garçon recouvrit le mort d’un drap. Puis, il se pencha et murmura à l’oreille de la jeune file : « Je vais prévenir Mélanie, puis, le Docteur… N’ayez pas trop de chagrin, je vous en prie, Mademoiselle… »

Trois jours durant, Mathilde Perrault fut entourée de parents et d’amis venant lui exprimer leurs sympathies et offrir leur aide. Elle se tint au milieu d’eux, digne, courageuse, quoique silencieuse le plus souvent. Josephte ne la quittait pas un seul instant. La petite fille avait beaucoup grandi depuis sa maladie. Son caractère changeait aussi. Beaucoup de sérieux recouvrait une sensibilité extrême et donnait un peu le change à ceux qui ne la connaissaient pas. Sa tendresse pour la belle fiancée de son frère, seule paraissait en sa physionomie un peu timide,