Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/208

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sie, aujourd’hui, une seule descendante demeurait de tous ces hommes au caractère entier, de toutes ces femmes auxquelles le devoir de soumission avait semblé plus ou moins dur à accepter. Et cette fille de la maison qui survivait n’avait maintenant en perspective que la solitude… Son fiancé n’avait que quelques mois à vivre, et encore tout dépendrait de la réaction que la liberté recouvrée, les soins, le contentement du cœur et de l’esprit pourraient opérer dans cette constitution ruinée… Pauvre Mathilde ! Quels mois douloureux se préparaient pour elle… Son mariage devenait certes impossible à célébrer… Olivier l’avait compris… Il s’éloignait, noblement, sans un geste, sans un mot… « Oh ! vie implacable murmurait le docteur, qui nous broie, nous vide peu à peu du meilleur de nos beaux espoirs, quand cesseras-tu, au moins de t’en prendre à la jeunesse, qui seule peut un peu croire en toi… » Mathilde entra. Le docteur courut à elle, la main tendue.

— Chère enfant, vous le voyez, je reviens aussitôt que je le puis…

— Merci… Mais où est Michel ? Asseyez-vous d’abord, cher docteur.

— C’est vrai, il y a Michel…

— Ô mon vieil ami, ne battez pas les buissons. Révélez-moi tout. Mélanie vient de m’apprendre que c’est avec votre permission que Michel pen-