Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/224

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Le jeune homme ne répondit pas. Le petit garçon se pencha et vit qu’il s’assoupissait. Mais quels tressaillements le secouaient dans ce sommeil venu si brusquement. Michel avança la tête près de celle du cocher. « Allez plus doucement, bon cocher, monsieur Olivier s’est endormi… » Et bientôt, Michel lui-même, épuisé, cela se conçoit, à la suite de toutes ces émotions, s’endormit à son tour. Seule, la complainte que murmurait le cocher vint se mêler au trot régulier des deux vigoureux chevaux.

Michel s’éveilla au bout d’une heure. Il se frotta les yeux, l’esprit un peu perdu, durant quelques secondes. Puis, entendant gémir près de lui, il se redressa et vit que M. Olivier était en proie à une fièvre intense. Il l’appela, essaya de se faire comprendre de toutes les façons. En vain, le jeune homme allait de rêve en rêve, prononçait des mots incohérents… ne semblait pas même le reconnaître.

Heureusement, l’on approchait du terme du voyage. Le cocher avertit Michel qu’il aurait à le renseigner dès que la maison du Monsieur malade apparaîtrait. Il ne connaissait pas du tout Saint-Denis…

— Dans une heure encore au plus, bon cocher, nous serons rendus chez mon protecteur…

— M’est avis qu’il en pourra mourir de ce long voyage. Regardez-le ! Il halète tellement que ça crève le cœur… L’entendez-vous ?