Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/228

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— Vous êtes bien bonne, Madame. Oh ! je n’aime pas cette liqueur… mais je sais que je dois la prendre… Donnez ! je ferme les yeux.

— Et Olivier ouvre les siens, murmura avec satisfaction le docteur, en se penchant vivement sur le jeune homme, qui le regardait, en effet, avec une sorte de vague surprise.

— Le Dr  Cherrier !… Mon vieil ami !… Vous,… c’est bien vous ! Où… où suis-je donc ?

— À Saint-Denis, Olivier, dans votre maison toujours accueillante.

— Même pour les revenants… fit celui-ci, en regardant partout.

— Non, non, Olivier, vous êtes un revenu seulement, mais ne bougez pas… Ma femme va s’approcher… Je vois que le gentilhomme s’agite, hein ?… Voulez-vous bien vous recoucher…

— Chère Madame Cherrier… fait le malade… en souriant tristement et en tendant la main, … quelle pauvre ombre de l’Olivier de jadis… vous est… arrivée… ce soir…

— Vous ne sauriez croire, mon enfant, murmura la vieille dame dont la voix tremblait, quel bonheur j’éprouve de vous savoir chez vous… au milieu de vos chers souvenirs… Et soyez bien tranquille au sujet de la conduite de votre ménage… J’ai vu à tout, d’avance. J’y ai mis tout mon cœur.