Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/23

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— Il a dit… il a dit… Pourra-t-il faire à son gré avec ses mirlitons qui montrent les dents à propos de tout et de rien. Mais dis-moi, tu ne connais personne à Saint-Hilaire ? Personne ?

— Je connais un tout petit peu, Madame de Rouville. Je suis allée au manoir déjà avec ma grand’mère.

— Eh bien ! Veux-tu que je passe de ce côté ? Un de ses serviteurs prendra mon message.

— Non, non, vous êtes bien bon monsieur, mais j’aime mieux attendre Michel seulement…

— C’est bon, je t’abandonne donc… Je n’aime pas cela, va. Tiens ! Voilà la neige qui tombe… Il fait froid en diable. Alors, descends petite, nous voici à l’église.

— Merci bien, monsieur, mon bon monsieur, jamais je ne vous oublierai, répétait Josephte, en descendant de la voiture dans les bras de l’habitant. Soudain, elle mit un bon baiser sur la joue de l’homme, qui se mit à rire de bon cœur.

— Votre nom, monsieur, lui cria Josephte en se retournant, tandis qu’elle montait le perron de l’église.

— Luc Desormeaux, ma belle petite demoiselle. Bonne chance ! Allez, allez !

Josephte s’engouffra dans l’église d’un air peureux. Elle se sentait si seule, maintenant ! Qu’allait-elle devenir si Michel ne pouvait s’échapper d’auprès les Habits rouges, ainsi qu’il