Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/243

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même fermé les yeux… quelque grande que puisse être alors mon agonie. S’il ne meurt pas, connaîtrez-vous deux existences plus pénibles que les nôtres ? Je l’aime, il a besoin de moi plus que jamais… et je m’en irais égoïstement vivre une vie paisible sans me soucier de toutes ses douleurs… M. le curé, vous devriez mieux me comprendre.

— Écoutez, mon enfant, je ne pourrai jamais vous conseiller un tel mariage… Mais si vous le faites, si le consentement de votre fiancé est acquis, je bénirai, même l’âme angoissée par votre imprudence, cette union extraordinaire… Le mariage, ce sont deux promesses qui s’échangent… devant le ministre du Seigneur qui les bénit, et demande sur elle les grâces de Dieu.

— Bien, M. le curé. Merci de tout cœur de m’avoir écouté…

— Et un peu rudoyée, mon enfant, fit le curé, mais vous le méritez.

— Peut-être !… Alors, et la jeune fille se leva, vous serait-il possible de venir à la maison des Précourt vers trois heures, cet après-midi ?

— Si tôt ?

— L’état d’Olivier presse… Aucune, des chances de guérison ne doit être négligée. Je ne retournerai pas à Montréal, d’ailleurs, je l’ai juré.

— Folle enfant !