Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/256

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— Rien ne va, c’est plutôt cela. Plus d’huile… dans une lampe pourtant excellente. Arnoldi parle de maladie pulmonaire. Je ne partage pas son avis. C’est l’état général qui est frappé à mort… trop de privations, pas assez de nourriture… et une sorte de rage profonde, qui finit par submerger tout goût de vivre, le bienfait de croire en quelque chose… et même en quelqu’un. J’ajoute, en quelqu’un, parce qu’il a renoncé à vous, en homme foncièrement honnête qu’il est.

— Mon pauvre Olivier ! Raison de plus pour que je l’entoure, que mon amour le prévienne en tout. Il ne renonce pas à mon amour, allez ?

— Et si Olivier… meurt ?… Malgré nos efforts réunis ?… Car vous pensez bien que je vais engager la lutte avec vous. Mais enfin… il faut voir les choses telles qu’elles sont…

— S’il meurt… mon Dieu !

— Mathilde, voyons la vérité en face, ce matin, tous les deux, il ne faut rien nous dissimuler.

— Alors, docteur, si Olivier me quitte… j’aurai veillé durant les quelques mois que le Ciel me le laissera sur ce que j’aime le plus au monde… C’est peu, mais à ce peu, je ne renoncerai jamais.