Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/267

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fauteuil qu’il rencontra. Avec un gémissement, il se voila la figure. Ses mains tremblaient. Quel supplice ! La hantise continuait donc ! Partout, il retrouvait Mathilde… Il tressaillit violemment tout à coup. Une voix douce parlait près de lui. À ses pieds, une femme s’agenouillait.

— Olivier ! Mon amour ! C’est moi, c’est Mathilde… Je suis enfin près de vous. Chéri !… Parlez-moi !

— Mon Dieu ! C’est vrai… Je ne rêve pas… Mathilde !… Et, s’appuyant sur les bras du fauteuil, de ses deux mains qui tremblaient de plus en plus, Olivier fut debout. Une sorte de dureté crispait son front, rendait son regard brillant comme une lame. Il étincelait, tout en se fixant au loin.

— Que venez-vous faire ici, Mathilde ? demanda-t-il d’une voix qui s’efforçait d’être froide, mais qui trahissait trop bien le trouble qu’il ressentait.

— Olivier, ne vous raidissez pas ainsi… Je vous en prie !

— Partez, retournez d’où vous êtes venue…

— Non, Olivier. Je suis venue pour rester.

— Je ne veux pas vous voir, vous entendre. Allez-vous en, allez-vous en.

— Mon pauvre ami !

— Pourquoi vous imposez-vous, là où on ne vous désire pas du tout ?