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X. — L’AMOUR EST FORT COMME LA MORT


QUEL beau soleil brillait sur la maison des Précourt, le lendemain du mariage émouvant d’Olivier et de Mathilde. Le jardin resplendissait d’ordre tout autant que de couleurs. Il se ressentait du grand ratissage qu’on y avait pratiqué depuis l’aube. L’herbe, coupée avec soin, redonnait de l’élégance aux plates-bandes, où croissaient encore des fleurs robustes. Elles avaient résisté aux deux années de tourmente et su se passer de la sollicitude du jardinier. La veille au soir, il avait suffi d’un mot de Mathilde au sujet du parc en désordre, pour que deux des témoins, Césarine, la bonne, Alec, le bon vieux génie de la famille, s’entendissent dans l’ombre pour tout améliorer le lendemain, de grand matin. Au réveil, la belle mariée d’hier, en se penchant à la fenêtre, se redressait donc tout heureuse de la métamorphose du jardin. Qu’elle fleurait bon, à la fois, l’odeur du foin coupé, du baume et des œillets sauvages. Elle accourut, après son petit déjeu-