Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/287

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de douleur, puis de joie folle qui avait suivi. Le consentement arraché à son cœur toujours épris. Ah ! comme il avait tenté de ne pas le donner, en toute honnêteté pour la femme qu’il adorait et qu’il vouait aux sacrifices et aux larmes. Car combien de mois vivrait-il encore ?. Puis Olivier revoyait Michel et Josephte. Ils avaient paru au jardin vers quatre heures, habillés avec beaucoup d’élégance. La petite sœur avait éclaté en sanglots sur son épaule… Ne le voyait-elle pour la première fois depuis deux ans ? Et alors, Mathilde, usant d’autorité, avait entraîné la petite fille en larmes vers la maison, afin, expliquait-elle, qu’elle se remît avant la grande cérémonie, la belle cérémonie qui approchait. Le jeune homme se souvint qu’il avait suivi longuement du regard sa fiancée. Son courage l’eût fait pleurer comme un enfant. Quel calme souriant ! Mais était-il bien réel ?… Mathilde, sa chérie, allait et venait, avec l’aisance d’une jeune reine comblée… À cinq heures, deux voitures s’étaient arrêtées devant la maison. Olivier avait vu descendre de l’une le Dr Cherrier et sa femme ; de l’autre, M. le curé Demers, le Dr Duvert, Madame François Coderre et le notaire Migneault.

Mais arrivé à ce point des réminiscences, Olivier, qui revêtait la fastueuse robe de chambre de satin noir et rouge reçue l’avant-veille, se jeta sur le divan, incapable de penser ou de se sou-