Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/29

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— Non, non, Élise, dit Remi. On a de la visite au manoir, vous le savez, en ce moment.

— Bah ! Ce monsieur et cette dame de Montréal ne sont pas bien terribles. La dame, surtout, qui a l’air si triste…

Mademoiselle de Rouville entra bientôt. Elle ne reconnut pas Josephte, qu’elle avait vue une ou deux fois peut-être ; puis, la petite fille avait la figure méconnaissable, tachée de larmes, de sable, les cheveux pleins de neige qui, en fondant, les assombrissait et en défaisait les boucles… Elle était pâle, livide, les yeux fermés. Michel n’ouvrit pas la bouche. Peu solide, lui non plus, son inquiétude pour Josephte surpassait tout. Il regardait manœuvrer adroitement la jeune fille.

— Mais, demanda Mlle  de Rouville, en prenant sur elle Josephte, qui venait de faire un mouvement sous l’action des sels énergiques, mais d’où viennent ces petits ?

— De Saint-Denis, Mademoiselle, répondit Michel, en baissant la tête. Et nous voudrions bien nous rendre à Montréal, le plus tôt possible, chez…

Deux dames entraient à cet instant. Madame de Rouville et… Michel poussa un cri terrible et courut se jeter aux pieds de la seconde dame, riant, pleurant, tremblant de tous ses membres.