Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/301

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à mon offre, en tout cas… Maintenant que Mathilde est près de toi, prends en pitié ton ami Desrivières, célibataire endurci, solitaire… un peu las, parfois, de n’avoir personne avec qui causer du pays.»

— Que dites-vous de l’offre de Desrivières, chérie ? demanda Olivier, un peu rêveur.

— C’est d’un cœur généreux, certes.

— Oui. Cela ne me déplaît pas. Michel possède une belle nature, mais si volontaire, parfois ; il m’étonne. Et son esprit d’initiative est extraordinaire. La visite qu’il est parvenu à me faire à la prison témoigne de quelles ressources d’esprit il peut disposer, une fois décidé à agir. Il faudra une main ferme, très ferme pour guider plus tard mon petit Michel. Tant que je serai là…

— Olivier !… Me dire ces choses, alors que je pars pour Montréal, demain, à votre demande.

— Ma pauvre Mathilde, ne prenez pas cet air navré… Que de choses peuvent survenir, à part celle… que vous redoutez… acheva plus bas le jeune homme.

— En parlerez-vous à Michel, de cette offre inattendue ?

— Pourquoi pas ?

Mais Olivier regretta d’avoir pris cette décision. Ce soir-là, Michel eut un chagrin, si profond, si violent, qu’Olivier en demeura tout se-