Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/58

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

noir, qui avait l’air très méchant, ainsi vêtu de noir et une tuque de laine enfoncée jusqu’aux oreilles sur sa tête pointue… Comme ses prunelles la regardaient ! Ciel ! L’homme noir entrait… La main… de la petite fille saisit le bras de Mathilde… Elle murmura dans un souffle : Cousine… j’ai peur !… L’homme noir veut me prendre… Cousine… L’homme noir… vite !… Ah !… Un cri d’horreur, vite étouffé, retentit. La fillette qui s’était dressée sur ses oreillers se rejeta sur Mathilde, qui s’éveillait enfin, pour trouver Josephte en proie à une nouvelle crise de désespoir et d’incohérence. Elle n’avait pas aperçu son père qui s’était enfui devant le cri de l’enfant.

M. Perrault descendait dans son bureau quelques minutes plus tard.

Le médecin que Mélanie était allée avertir viendrait à l’instant. Que d’ennuis et de bouleversements dans sa maison depuis le retour de Saint-Hilaire ! Mathilde perdait la tête avec sa manie de secourir la parenté… Et voilà qu’en plus, cette petite fille s’avisait de le traiter en croquemitaine, de voir en lui presque le diable, quoi ! Il ne pourrait bientôt plus circuler dans sa propre maison… Tout cela devenait intolérable. L’hôpital était indiqué pour une maladie comme cette enfant allait faire… Oui, mais