Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/75

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un chapeau. Sur le refus obstiné de M. Perrault, il commanda à son ordonnance de remettre en assez bon ordre les vêtements de leur visiteur.

Michel n’avait donc qu’à reprendre la route du magasin. Sa présence devenait encombrante. Le père de la princesse, qui relevait avec arrogance la tête, refusait, non seulement de lui dire un simple merci, mais même de le regarder.

Au magasin, dès son entrée, il lui fallut raconter de façon précise toutes les phases de l’incident. Il ménagea M. Perrault tant qu’il put, mais l’honnête marchand n’en sauta pas moins d’indignation.

— Ah ! c’est comme cela que l’on te traite dans ce beau monde de la rue Saint-Jacques. Hé ! je le reconnaîtrai entre mille maintenant, ton M. Perrault, et si jamais il m’est permis de lui dire quelques mots les yeux dans les yeux…

— Oh ! non, non, patron, vous ne ferez pas cela… Que voulez-vous, M. le curé Chartier me disait un jour qu’on ne peut pas plaire à tout le monde… Et je lui déplais, hélas ! à M. Perrault.

— Tu me plais à moi, mon garçon, au moins, et tu sais, j’ai le bras assez long, pour bien te placer dans un autre bon magasin de la rue Saint-Paul, une fois mon commis revenu. Console-toi, va.