Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/83

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— Qu’est-ce qui t’a pris à me suivre ce matin dans la rue Saint-Paul ? D’où venais-tu ?

— J’ai un emploi de commis chez M. Caron, le marchand de nouveautés. Je vous ai vu de la fenêtre du magasin. Et… j’ai couru à votre secours… pour… pour l’amour de votre fille… Elle a été si bonne pour moi.

— Ce qui fait que tu es en possession d’un secret qui me regarde et que je ne voudrais révéler à personne. Je n’ai rien dit à notre médecin, tu l’as vu. Il croit à une chute de ma part.

— Je ne dirai rien, je vous assure, monsieur, pourvu que vous consentiez à me garder quelques jours dans la maison.

— Que je le veuille ou non, tu y resteras, tu le sais bien… Est-ce que je compte ici, maintenant ?

— Oh ! monsieur !

— Puis, tu vas te venger, évidemment. Tu raconteras à ma fille… à d’autres aussi… tout ce qui s’est passé, ce matin.

— Jamais, monsieur !

— Allons donc !

— Je ne voudrais pour rien au monde faire du chagrin à votre fille… C’est un ange pour Josephte et pour moi…

— Oh ! assez… Vous m’agacez tous, tous, avec votre manie de transformer ma fille en