Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/97

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du vieux monsieur grognon, et… tyran, — pardon, Mademoiselle ! — reviens ici, mon garçon. Jamais la porte ne se fermera devant toi ! »

Mathilde, en rentrant à la maison, suivit Michel dans la petite chambre où il logeait. Elle examina la mise de l’enfant. Elle sourit. Oui, cela pouvait aller. Son père, très soucieux de bonne tenue, n’y trouverait rien à redire.

— Sois courageux, mon petit Michel, murmura-t-elle. Ne t’affecte pas des paroles d’humeur de mon père, qui est très malade en ce moment. Endurcis-toi. Songe à Josephte, à son petit cœur bouleversé qui a tant besoin de toi. Tu le sais, elle a pris au sérieux la recommandation suprême de son frère. Elle m’assure souvent qu’il l’a donnée d’abord à toi… puis ensuite à moi. Elle est bien touchante à ces moments-là, notre Josephte. Alors, viens. Mon père ne t’attend pas si tôt. Cela lui plaira… Mais comme tu es silencieux ? Je ne suis plus la princesse pour toi ?

— Oh ! Mademoiselle !

— Alors ?

— Je crains de déplaire. On me chassera pour tout de bon, cette fois.

— Michel, écoute-moi bien. Tout dépendra de la manière dont ton caractère, un peu ombrageux, tu le sais, prendra les mots vifs de mon père. Mais je t’ai prié d’être endurant, et à l’extrême, n’est-ce pas ?