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À LA BAIE D’HUDSON

que, sans la poudre que nous sauvâmes dans le naufrage qui nous fit vivre de quelque gibier, nous eussions été contraints de brouter de l’herbe jusques à l’arrivée de nos autres vaisseaux ».

Nos gens débarquent les munitions et font une plateforme pour un mortier du Wesph qu’amène en chaloupe le chevalier Montalembert de Serre, sous le feu continuel des Anglais. Les Français arrêtent le va et vient entre le fort et l’épave de l’Hudson’s Bay. Puis le feu commence tout de bon. Sérigny somme le gouverneur Bailey de se rendre. « Celui-ci témoigna qu’il ne vouloit point se faire couper le col, aimant mieux souffrir l’incendie de sa place que de la rendre ». Plein d’ardeur, il promet double solde à sa garnison.

Mortiers, fauconneaux et canons de tonner. Les bombes des Français portent, tandis que les Anglais, malgré la réelle habileté de leurs canonniers, ne peuvent diriger le feu que d’après le bruit des bombes et la fumée tant d’Iberville a bien dissimulé son camp. Pendant le bombardement, les Canadiens entrent en scène, harcelant l’ennemi dans les escarmouches, l’affolant par leurs terribles Sassakouès, grâce à quoi les Anglais les prennent pour des Iroquois sanguinaires. D’Iberville veut en finir, car tout retard immobilisera ses vaisseaux jusqu’au printemps. Sérigny somme de nouveau l’ennemi « et dit au gouverneur que ce seroit la