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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE


II


Comme il l’a prévu, les Anglais passent les Apalaches. On les voit chez ; les Chicachas, sur l’Ouabache.

Poursuivant son dessein, non seulement de les contenir sur le littoral de l’océan, mais même de les chasser d’Amérique, il conçoit un vaste plan de déplacement des sauvages pour les rapprocher des établissements français du Mississipi. Son but est, d’abord, de les mettre à la culture des terres (il a déjà commencé dès son deuxième voyage), puis d’en faire une armée dont les armes seront fournies par la France. Il placera à des points stratégiques toutes les tribus : les Illinois, qu’on y forcera en n’allant plus faire la traite chez eux ; les Sioux, où Le Sueur a une grande influence ; toutes, par des présents surtout d’armes. Craignant toujours l’objection de la dépense, il fera payer ces armes en castor. Son projet comporte un immense mouvement migratoire de 24 000 familles, pouvant lever une armée de dix à douze mille hommes : il n’en doit coûter au roi qu’une douzaine de mille livres. Il encadrera ces sauvages dans quelques postes français retranchés, et des établissements de Canadiens aimés des naturels du pays. De la sorte, il aura et des colons et