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À LA LOUISIANE
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des soldats ; du même coup, il règle la question du peuplement et celle de la formation d’une armée. Jamais, en France, on n’a eu une idée d’une telle ampleur à l’égard des colonies.

Comme toujours, il veut passer sans plus de délai à la réalisation, et il termine son mémoire par une note dont nous respectons l’orthographe : « Pour se pouvoir servir les anné suivante des Sauvages du Mississipy contre nos ennemis, il faudrait y envoyer des sete anné deux mille fusil, affain de les armer a leurs depans et qu’ils s’acoutume au maniment des armes. Sete manière d’agir avec les Sovage, nos amis, engagera les aliés des Anglois à les quiter et se jouendre à nous. Il sera nessessere de régler au Missionnerre les lieux qu’ils deveront aucuper pour les mettre d’acaur et qu’il naye pas de dispute… Il seroit nessessere qu’il y en nallat plusieurs pour les plascer chez les nations que nous détachons de l’interest des Anglois ». Son allusion aux querelles des missionnaires n’est pas sans motif : déjà le ministre a dû intervenir dans un démêlé entre les jésuites et les pères des Missions étrangères, qui se disputent la suprématie en Louisiane, pour leur rappeler « que leurs démeslez scandalisent les fidèles et retardent peut-estre la conversion des sauvages », surtout dans « le voisinage des Anglois, encore plus ennemys de la religion catholique que de Sa Majesté ».